En Seine-Saint-Denis, sept paroisses vont accueillir des SDF à partir d’aujourd’hui et jusqu’à la fin du mois de mars.
Au moins sept églises de Seine-Saint-Denis proposeront un toit aux sans abris cet hiver. Cette opération commence aujourd’hui et se poursuivra jusqu’au 31 mars, dans un département regroupant une forte population de SDF. « Avec plus de 4000 appels par jour, le Samu Social est débordé et ne peut répondre qu’à un quart des demandes qui lui sont soumises, rapporte Pierre-Michel Landry, membre du Secours Catholique. Ainsi, dans le département, des dizaines de familles se retrouvent à la rue toutes les nuits. »
Avec une telle situation, l’association a conscience de ne pas pouvoir répondre au déficit d’hébergement d’urgence dans le département.
Loger des familles entières
Néanmoins, l’ensemble des paroisses participantes proposera entre 25 et 30 places. Certaines églises accueilleront même des familles avec enfants. C’est par exemple le cas à Bondy. L’Eglise du Christ ressuscité pourra loger deux familles avec deux ou trois enfants cet hiver. « Pour les dîners et les petits-déjeuners, les Restos du Cœur nous fourniront ce qu’ils peuvent », explique Père Bertrand Collignon, qui officie dans cette paroisse. « Pour le reste, une vingtaine de personnes se sont manifestées dans le but d’apporter de l’aide aux familles hébergées. Certains donneront des lits ou des draps », ajoute-t-il.
D’autres offriront du temps en venant discuter ou jouer aux cartes avec les bénéficiaires. Les églises participant à cette opération mettent un point d’honneur à apporter un contact humain et surtout une aide ancrée dans la durée, ce que ne peuvent accorder les centres d’hébergement d’urgence. C’est pourquoi les paroisses de Seine-Saint-Denis abriteront la ou les mêmes personnes pendant plusieurs semaines, voire jusqu’à la fin du mois de mars. « Nous souhaitons accueillir des familles originaires de Bondy ou qui vivaient à proximité afin de les aider à trouver un logement durable », explique dans ce sens Père Bertrand Collignon.
Une organisation en place à Paris
Ce système, déjà en place depuis 2007 à Paris, a prouvé qu’il pouvait porter ses fruits. « A la sortie de l’hiver, les paroissiens accompagnent les personnes qui ont été hébergées dans leurs démarches administratives, pour constituer un dossier social par exemple », raconte Bertrand Chevalier, pilote de l’opération « Hiver Solidaire ». Dans le cadre de ce projet, plusieurs paroisses accueillent entre trois et dix personnes, en fonction de la place dont elles disposent. « On a observé qu’environ 10% des personnes hébergées l’hiver, prenaient par la suite le chemin de la resociabilisation », ajoute ce bénévole en précisant que des anciens bénéficiaires du programme ont même retrouvé du travail.
Toutefois, les églises continuent d’espérer une action du gouvernement afin de trouver une solution durable pour les 133 00 sans-abris qui survivent en France.
Delphine Proust
sylviedehors
21 décembre 2012
Les Sables d’Olonne (Vendée)
Parfois, il faut parler de la facon dont on devient sans abri
Je fus expulsée de mon logement. Ma soeur colocataire est décédée et je ne pus payer le loyer seule. L’APL me fut donc coupée et mon expulsion demandée. Bien sur, cela demande du temps; on dira il fallait faire ceci et cela. Ma soeur était ma seule famille et je fus très dépressive. Après des lettres de sommation et de jugement, ce fut le calme plat, un répit que l’on apprécie et soudain vient l’expulsion. L’huissier se présenta avec la police et une assistante sociale. J’ai près de 60 ans, des meubles et des chats. Je dus sortir du logis, l’AS me conduisit directement au 115, mes chats devaient etre portés à la SPA. Malgré mes demandes multiples, je n’eus plus de nouvelles d’eux, c’est pour moi horrible à vivre.
Je n’avais droit qu’à 2 passages à mon ancien logis, un pour prendre l’essentiel, l’autre pour déménager mes meubles où je voulais. Lors de mon premier passage, je constatais qu’un de mes chats (Ugo -14 ans) dormait dans la cour intérieure, il se précipita sur les croquettes que je lui avais apportées car je doutais de leurs dires. J’étais outrée et ne pris rien de « l’essentiel »
Je suis restée au 115 le temps autorisé mais ils m’ont mis dehors ce lundi. J’en partis avec mon sac à mains et mon pc, le reste est resté au 115. Enprincipe, ils gardent les affaires laissées trois jours puis les donnent. Je n’ai pas de voiture et ne peut porter lourd. Je n’ai pas de sac de couchage, ils le savent. Dehors, il a plu énormément
Avec la prime de Noel, je suis entrée pour trois jours à l’hotel d’où je vous écrit car je voulais témoigner que cela peut arriver à beaucoup de gens
Je passerai sans doute Noel dans la rue…
Je cherche un logement sur internet. Je vois nombre de studios et petites maisons à louer en Vendée intérieure et dans des départements limitrophes. Mes demandes ne sont pas retenues pourtant l’APL couvrirait le loyer entièrement ou au 4/5. je pense que ceux qui ont le RSA sont exclus. Une agence immobilière m’a répondu que je n’entrais pas dans leurs critères. Pourtant il y aurait là une solution au relogement, l’APL peut etre versée directement au bailleur sur sa demande.
C’est avant tout les mentalités qu’il faut changer, interdire l’expulsion sans relogement, faire que chaque municipalité ait un garde-meubles municipal pour que l’expulsé ne perdre pas tout, tous ses souvenirs et tout ce qui peut lui donner envie de recommencer.
Il y a de bonnes gens sur terre, certains les rencontrent et leur vie s’en illumine.
Une expulsion est un acte très brutal. D’un seul coup, il ne vous reste rien.
Vous en parlez et c’est bien car peu le font
Merci